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Interview – A la rencontre des talents : Valentin Paret-Peintre “Le Tour de France, c’est la course que je rêve de remporter””

En attendant le début de saison, Sport Business Mag est allé à la rencontre des talents émergents du cyclisme français qui devraient faire parler d’eux en 2021. Valentin, cadet de la fratrie Paret-Peintre, commence à se faire un prénom dans le peloton et compte bien s’installer, dans les années à venir, dans l’élite des grimpeurs français et internationaux.

Tout d’abord Valentin, certains lecteurs découvrent ton prénom donc peux-tu te présenter ?

“Je m’appelle Valentin Paret-Peintre, j’ai 19 ans. Je suis au Chambéry cyclisme formation. J’entretien un double projet avec le scolaire à l’INSECC dans la branche sportive de haut niveau. Ça me permet d’avoir des horaires aménagés, j’ai cours le matin du lundi au jeudi donc ça me laisse vraiment beaucoup de temps pour m’entraîner”.

A quoi ressemblent les journées d’un cycliste-étudiant? As-tu tout de même le temps pour d’autres loisirs ?

“Ça dépend un peu des périodes mais souvent les semaines se ressemblent entre l’école et le vélo, il n’y a quand même pas beaucoup de temps à côté. Après j’aime bien varier les personnes que je fréquente. Pas rester tout le temps avec les mêmes personnes du vélo car on tourne vite en rond et on s’ennuie assez vite. Après, au niveau des passions, j’aime pas mal tous les sports, je m’intéresse à beaucoup de sports. Après je suis un grand fan de F1, je ne loupe rien et j’adore ça. Je trouve qu’on peut le retrouver un peu en descente en vélo même si ce n’est pas vraiment comparable”.

Malgré ton emploi du temps bien chargé, arrives-tu à dissocier ta vie dans le vélo et en dehors ?

“Oui j’arrive bien à dissocier les deux, je pense que c’est le fait d’être encore en étude. Ça me permet, lorsque je suis à l’école,  je ne suis plus un cycliste et personne ne me connait et je suis normal si on peut dire ça comme ça. J’y pense moins, on en parle moins et du coup j’arrive bien à allier les deux. C’est important de trouver l’équilibre sinon à un moment c’est sûr qu’on ne tiendra pas et qu’on explose”.

Tu es encore jeune mais, à l’heure actuelle, quelle est la plus grande victoire de ta carrière ?

“Je dirais que c’est la classique des Alpes en junior parce ce que c’était une coupe de France ouverte aux étrangers et maintenant avec la refonte des régions les coupes de France junior sont ouvertes aux étrangers sinon il n’y a pas assez de coureurs au départ. C’était une course où il y avait un bon niveau et j’étais attendu car j’avais fait deuxième en junior 1, mon frère avait gagné lorsqu’il était junior 5 ans plus tôt. En plus, j’ai une maison de vacances là-bas et une partie de ma famille donc c’est un peu la course à gagner”.

Le vainqueur de la classique des Alpes est forcément un grimpeur, qu’est-ce qui te motive à vouloir évoluer dans ce registre ?

“Je suis un grimpeur depuis tout petit, je suis fin et léger. Mais ça me va, les sprinteurs et puncheurs gagnent plus mais je dirais quand même que les grimpeurs gagnent de plus belles courses. Un Grand Tour c’est quand même quelque chose, un Tour de France, c’est énorme. C’est ma motivation quand je me lève, je vais m’entraîner. Je me dis quand je vais arriver dans un col je vais être le plus fort”.

La suite de ta carrière semble prometteuse, quel serait ton rêve le plus fou ?

“J’espère qu’elle ne fait que débuter, étant grimpeur et en plus français je vais répondre le Tour de France, c’est un peu basique mais c’est la plus belle course au monde, la plus regardée, la plus médiatisée. Quand on parle de vélo à quelqu’un qui ne connaît pas le vélo, il dit le Tour de France, c’est la vitrine du cyclisme. Et donc c’est la course que je rêve de remporter”.

Valentin Paret-Peintre en plein effort sur les pentes du Mont du Chat pour aller s’offrir la Classique des Alpes

 

La saison 2020: “C’était vraiment spécial”

On sait que la saison 2020 a été compliquée pour tout le monde mais personnellement qu’en retiens-tu?  

“Oui c’est vrai que c’était une saison vraiment spéciale, il y a eu que 3 mois de course et tout le monde avait le couteau entre les dents dès la première course beaucoup étaient vraiment en forme. C’était assez nerveux et ça tombait beaucoup le premier mois. Ensuite, il y en a qui sont arrivés très préparés dès les premières courses qui étaient très forts et d’autres qui était un peu moins préparés et qui préféraient avoir un pic de forme un peu plus loin vers fin septembre-début octobre. On sentait un peu sur les courses que chacune pouvait être la dernière donc tout le monde était à fond. On ne laissait filer une gagne si facilement qu’une saison « normale » si on peut dire ça comme ça”.

Concrètement, comment pouvait se manifester ce climat d’incertitude au sein du peloton? 

“Dans la préparation déjà c’était une motivation supplémentaire, beaucoup de monde disait quand ça va reprendre je vais tout gagner, je vais être super fort. Quand on est arrivé sur les premières courses c’était assez frustrant de pas avoir couru depuis aussi longtemps surtout qu’on s’était entrainé sur home trainer pendant le confinement. Quand même moralement c’était difficile, on avait eu deux petits mois de préparation et on avait tous envie de recourir. Le fait de se dire que ça peut s’arrêter à tout moment, on était surmotivé sur chaque course, les gagnes étaient vraiment difficiles à aller chercher”.

Comment as-tu géré la coupure durant le milieu de saison pour être en si grande forme à la reprise ? Quel suivi l’équipe a-t-elle mis en place?

“C’était difficile un peu pour tout le monde. Nous on a bien été aidé par l’équipe professionnelle qui a donné des conseils au centre. Notamment comment gérer la crise et le confinement donc je pense que c’était important de pas trop en faire parce ce que finalement on a eu du temps pour se réentraîner après mais je ne pense pas que ce fut un handicap ou une aide pour moi. On a bien géré ça et je pense que l’an prochain, il n’y aura pas de grosses différences”.

Estimes-tu ta saison réussie malgré une saison tronquée?

“Oui, je ne pensais pas faire les résultats que j’ai obtenus surtout avec ma victoire sur la Ronde de l’Isard. C’est vraiment une course très relevée et en plus je suis qu’Espoir première année, ça veut dire que je peux avoir jusqu’à 4 ans de différence avec les plus vieux de ma catégorie donc ça fait beaucoup d’écart et je ne pensais pas réussir à gagner une étape et terminer 6ème du général. C’était vraiment un bilan positif et j’ai pris pas mal d’expérience avec un type de course différent des courses qu’on a chez les juniors”.

 

2021: “Performer et se placer dans le Top 10 des courses de montagne”

Pour 2021 quelles seront tes ambitions et celles de l’équipe ?

“Se sera de confirmer ce que j’ai montré en espoir 1, pouvoir réussir à regagner en classe 2 comme avec la Ronde de l’Izard ou en Savoie, le Tour Savoie Mont Blanc qui est une épreuve où on peut rencontrer des coureurs professionnels comme Pierre Rolland et ensuite l’objectif va être aussi d’intégrer l’équipe de France espoir et de commencer à performer sur les coupes des nations pour se placer dans le Top 10 des courses de montagne”.

L’ambiance au Chambéry cyclisme formation est-elle bonne ? Êtes-vous en relation avec des coureurs ou le staff de l’équipe AG2R-Citroën ?

“Oui, déjà avec les coéquipiers à Chambéry, on a la chance d’habiter tous ensemble. On est logé par l’équipe, on s’entraîne ensemble, on mange ensemble, ça fait une belle cohésion, on s’entend tous assez bien. Au final sur le vélo, le collectif est une grosse force pour nous, on a des facilités à se comprendre et on rigole vraiment bien. 

Après avec le staff de l’équipe, on est souvent ensemble, on a presque jamais d’entraînement de notre côté, on fait tout avec nos entraîneurs. Il y a une belle proximité, on arrive à créer un climat de confiance et c’est bénéfique pour la performance. Après je pense aux coureurs d’AG2R qui sont passés par le centre de formation, ils gardent aussi ce lien et ils reviennent souvent s’entraîner avec nous. C’est toujours sympa de faire une sortie de VTT comme on a fait il y a quelque jours avec Benoît Cosnefroy et Geoffrey Bouchard”.

Chambéry CC plus qu’une équipe de formation, un véritable collectif axé sur la performance

Enfin, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut réussir dans le vélo à haut niveau ?

“Je dirais que c’est très dur, il faut savoir ce qu’il veut. Il ne faut rien lâcher et avoir un gros mental. Beaucoup aurait pu faire carrière, mais sans le mental, surtout dans le vélo qui demande beaucoup de vigueur, on flanche et on ne respecte pas forcément les rythmes d’entraînement et l’hygiène de vie irréprochable. Enchaîner les jours de course c’est très fatiguant. C’est un choix de vie et il faut être passionné”.

Merci à Valentin pour le temps accordé lors de cette interview et nous te souhaitons plein de réussite pour la suite de ta carrière qui s’annonce prometteuse. Pourquoi pas te retrouver sur un podium sur un grand Tour des les prochaines années.

 

Théo Carlu

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